Qu'est-ce que c'est?
- Les reins sont deux organes en forme de haricots situés de chaque côté de la colonne vertébrale, en-dessous de la cage thoracique.
- Les reins sont très importants parce qu’ils remplissent trois fonctions essentielles :
- ils éliminent les déchets du sang;
- ils régularisent les quantités d’eau et de certains sels minéraux dont le corps a besoin pour se maintenir en santé;
- ils produisent des hormones qui contrôlent d’autres fonctions de l’organisme.
- Dans leur fonction d’élimination, les reins « nettoient » le sang en enlevant les déchets et le surplus d’eau et de sels minéraux qui forment l’urine. Les reins éliminent spécifiquement :
- les déchets : L’urée est un déchet produit par la décomposition des protéines absorbées dans la nourriture et la créatinine est un déchet produit par l’utilisation des muscles. Certains médicaments produisent aussi des déchets par leur dégradation. L’élimination de tous ces déchets par les reins garde le corps en santé.
- le surplus d’eau : L’organisme doit contenir la bonne quantité de liquides pour bien fonctionner. Les reins assurent l’équilibre des liquides en conservant la quantité d’eau nécessaire dans les tissus et en évacuant le surplus. Cet équilibre stabilise la pression artérielle et prévient l’enflure.
- le surplus de sels minéraux : Les sels minéraux (ex : sodium, potassium, calcium, phosphore) doivent être présents dans des concentrations adéquates dans le sang et dans les liquides organiques pour que le corps fonctionne bien. Le surplus de ces substances est éliminé par les reins pour prévenir les complications (ex : irrégularité du rythme cardiaque, crampes musculaires, fragilité des os, etc.).
- le surplus d’acides : L’équilibre entre l’acidité et l’alcalinité du corps (ou équilibre acido-basique) est indispensable au maintien d’une bonne santé. Les reins jouent un rôle essentiel pour maintenir cet équilibre en produisant une urine acide (permettant d’éliminer le surplus d’acides dans l’urine) ou basique (permettant de garder les acides nécessaires dans le sang). Cet équilibre contribue à la bonne croissance et au développement de l’enfant. Le pH d’une solution (ex : l’urine) permet de mesurer si elle est acide ou basique.
- De façon imagée, on peut représenter la fonction d’élimination des reins comme une « machine à laver » pour le corps où le sang y entre « sale » (avec des déchets) et en ressort « propre » (sans déchets).
- Dans leur fonction de production, les reins fabriquent des Les hormones sont des substances qui circulent dans le sang et agissent comme « messagers » pour influencer certaines fonctions de l’organisme (ex : contrôle de la pression artérielle, production des globules rouges et maintien d’un taux adéquat de calcium dans le corps). Plus spécifiquement, les reins fabriquent ou aident à la fabrication de ces importantes hormones :
- rénine : aide à maintenir la pression artérielle normale;
- érythropoïétine: stimule la moëlle osseuse à produire des globules rouges donc à éviter l’anémie;
- calcitriol (vitamine D sous forme active) : aide à solidifier les os et à maintenir un taux adéquat de calcium dans le sang. Le calcium est nécessaire pour garder les os en santé.
- Revenons à la fonction d’élimination des reins. L’absorption de la nourriture par l’estomac et les intestins produit des déchets. Ces déchets se retrouvent dans la circulation sanguine. Chaque minute, environ 20% de tout le volume du sang du corps passe à travers les reins par les artères rénales. Après que les reins aient filtré le sang, le sang nettoyé (ou purifié) retourne ensuite dans la circulation par les veines rénales.
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- Le nettoyage du sang se fait par filtration. Chaque rein contient plus d’un million de petites unités (néphrons). Chaque néphron est composé d’un filtre minuscule, le glomérule, relié à un petit tube (tubule).
- Le sang arrivant des artères rénales est filtré à travers les glomérules; ceux-ci retiennent les globules rouges et les protéines et laissent passer l’eau dans les tubules. C’est le début de la formation de l’urine. Les bons éléments (ex : minéraux, vitamines, acides aminées, glucose, etc.) et la majeure partie de l’eau retournent dans le sang à partir des tubules tandis que les déchets restent dans l’urine. Si certains bons éléments sont en quantité excessive, ils sont éliminés dans l’urine.
- L’urine formée dans les tubules se déverse dans le bassinet ayant la forme d’un entonnoir.
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- Le bassinet se prolonge en dehors du rein par un long tube (uretère). L’urine sort des reins par les deux uretères et se rend jusqu’à la vessie qui est un réservoir en forme de poche. L’urine reste dans la vessie jusqu’à ce que l’enfant urine (« fasse pipi »). L’urine sort de la vessie par un petit tube (urètre) jusqu’à l’extérieur du corps.
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- Quand un enfant boit beaucoup de liquide, les reins produisent et éliminent beaucoup d’urine. Au contraire, quand un enfant perd des liquides parce qu’il vomit, a la diarrhée ou transpire beaucoup, les reins produisent moins d’urine pour assurer l’équilibre des liquides du corps.
- Lorsque les reins ne fonctionnent pas adéquatement, il y a une accumulation progressive de déchets, de sels minéraux et d’eau dans l’organisme. Il y a aussi un dérèglement de la production des hormones contrôlant la pression artérielle, la production de globules rouges et l’absorption du calcium. On parle alors de maladie rénale (ou d’insuffisance rénale).
- La maladie rénale peut être temporaire ou permanente. Elle peut varier de légère à sévère et peut évoluer dans le temps. La maladie rénale est de deux types :
- maladie rénale aiguë : perte soudaine du fonctionnement des reins qui peut être causée par une diminution de l’arrivée de sang aux reins, une déshydratation importante, la toxicité (effets néfastes) de certains médicaments, une inflammation ou une obstruction des reins; la maladie rénale aiguë est habituellement temporaire et ne dure que quelques semaines si elle est traitée rapidement.
- maladie rénale chronique (MRC) : perte graduelle du fonctionnement des reins (diminution de la fonction rénale pendant trois mois ou plus) causée par une maladie chronique; la maladie rénale chronique peut être légère et le demeurer, se développer très rapidement ou progresser lentement pendant plusieurs années; elle peut aussi s’agraver au point où les reins cessent complètement de fonctionner.
- Voici les principales causes de la maladie rénale chronique chez l’enfant :
- anomalies congénitales des reins ou des voies urinaires; par exemple: malformations avec obstruction (bloquage de l’urine) ou avec reflux (urine qui remonte de la vessie vers les reins),
- malformation des reins (ex : dysplasie ou hypoplasie des reins),
- maladies des glomérules/glomérulopathies (ex : glomérulonéphrite).
- À mesure que les reins se détériorent et que la maladie rénale chronique évolue, les symptômes varient selon la sévérité de la maladie :
- fatigue, faiblesse,
- vomissements, nausées,
- perte d’appétit, mauvais goût dans la bouche,
- perte de poids,
- enflure des chevilles, des mains et des paupières,
- essouflement,
- insomnie la nuit et somnolence le jour,
- démangeaisons,
- crampes musculaires.
- La maladie rénale chronique (MRC) est divisé en stades basés sur le fonctionnement des reins et leur capacité à filtrer les déchets. La fonction rénale s’évalue par la mesure du DFG (Débit de Filtration Glomérulaire). La mesure du DFG consiste à vérifier la clairance de la créatinine, soit la quantité de ce déchet éliminé par les reins.
STADES DE LA MALADIE RÉNALE CHRONIQUE (MRC)
Stade 1 : MRC avec fonction rénale normale
- Fonction rénale (DFG) : >90%
- Symptômes : Aucun
- Traitements :
- Recherche de la cause
- Suivi médical
Stade 2 : MRC avec insuffisance rénale légère
- Fonction rénale (DFG) : 60-89%
- Symptômes : Aucun
- Traitements :
- Suivi médical
- Évaluation de la progression de la MRC
Stade 3A : MRC avec insuffisance rénale légère à modérée
- Fonction rénale (DFG) : 45-59%
- Symptômes : Premiers symptômes peuvent apparaître
- Traitements :
- Idem aux stades 1 et 2
- Analyses pour identifier, prévenir et traiter les complications (anémie, troubles osseux)
- Traitements des maladies associées
Stade 3B : MRC avec Insuffisance rénale modérée à sévère
- Fonction rénale (DFG) : 30-44%
- Symptômes : Premiers symptômes peuvent apparaître
- Traitements :
- Idem aux stades 1, 2 et 3A
- Préservation des veines (garder les veines en bon état pour d’éventuels traitements d’hémodialyse)
Stade 4 : MRC avec Insuffisance rénale sévère
- Fonction rénale (DFG) : 15-29%
- Symptômes : Aggravation des symptômes
- Traitements :
- Idem aux stades 1, 2 et 3
- Discussion des options de traitement futurs
- Poursuite des traitements et de la surveillance
- Début de l’évaluation pour une greffe rénale
Stade 5 : MRC avec Insuffisance rénale terminale (ou maladie rénale au stade terminal)
- Fonction rénale (DFG) : <15%
- Symptômes : Aggravation des symptômes et apparition de nouveaux symptômes
- Traitements :
- Selon la nature des symptômes et l’évaluation de la fonction rénale: début de traitement pour remplacer la fonction d’élimination des reins
- Inscription sur la liste de greffe
- L’équipe de soins se base sur différents facteurs pour déterminer la nature du traitement qui convient le mieux à l’enfant souffrant de maladie rénale chronique :
- l’évaluation de la fonction rénale,
- la nature des symptômes ressentis,
- l’état de santé général,
- d’autres facteurs (ex : quantité de protéines dans l’urine, ce qui signifie que les reins fonctionnent mal).
- Si la maladie rénale chronique n’est pas traitée, elle peut occasionner différentes complications:
- anémie,
- troubles minéraux et osseux,
- surcharge liquidienne,
- hypertension (pression artérielle élevée),
- changements neurologiques,
- problèmes de peau,
- problèmes de croissance et de développement,
- maladies cardiovasculaires (ex : hypertrophie ventriculaire gauche, dépôts de calcium dans les vaisseaux sanguins),
- dyslipidémie (augmentation du cholestérol et des triglycérides dans le sang),
- problèmes nutritionnels (ex : perte de poids, gain de poids, malnutrition),
- etc.
OPTIONS DE TRAITEMENTS POUR L’INSUFFISANCE RÉNALE TERMINALE
Dialyse
- La dialyse est un traitement qui remplace la fonction d’élimination des reins. Elle nettoie le sang de ses déchets et de ses surplus en le faisant passer à travers un filtre, un peu comme le feraient des reins en santé. La dialyse ne remplace pas la fonction de production des reins.
- Durant la dialyse, le sang se trouve d’un côté du filtre et une solution spéciale (dialysat) se trouve de l’autre côté. Les déchets du sang passent à travers le filtre et se retrouvent dans le dialysat. Les particules plus grosses (ex : globules rouges) restent dans le sang. Le sang nettoyé retourne dans la circulation et une partie des déchets est éliminée.
- La dialyse ne guérit pas la maladie rénale mais elle diminue les malaises occasionnés par celle-ci et améliore la qualité et la durée de la vie.
- En plus de la dialyse, l’enfant doit prendre des médicaments et respecter une diète spéciale pour traiter les complications possibles de la maladie rénale.
- La dialyse est parfois utilisée temporairement dans les situations de maladie rénale aiguë.
Greffe rénale
- Cette intervention chirugicale permet de greffer un rein en bon état provenant d’un donneur vivant ou cadavérique. Ce rein prend la relève et effectue le travail que les reins de l’enfant ne peuvent plus faire.
- L’enfant doit prendre des médicaments anti-rejet à vie.
- La greffe ne guérit pas la maladie rénale mais l’enfant peut mener une vie plus normale.
Soins de soutien autres que la dialyse (Soins conservateurs/palliatifs)
- Ce traitement consiste à prendre des médicaments et à respecter une diète spéciale, ce qui ralentit la détérioration de la fonction rénale et diminue les symptômes.
- Pour certains enfants, la greffe rénale ou la dialyse n’est pas une bonne option. Les soins de soutien visent à améliorer leur qualité de vie et à minimiser leurs malaises.
- Même si un enfant reçoit des traitements de dialyse, la maladie rénale est toujours présente. Il doit continuer à suivre une diète spéciale et à prendre certains médicaments pour éviter les complications.
- Il existe deux sortes de dialyse. Avec l’aide de son équipe de soins, la famille choisit le type de dialyse qui convient le mieux à l’enfant en fonction de sa condition et de son mode de vie.
TYPES DE DIALYSE
Hémodialyse
- L’hémodialyse filtre et nettoie le sang à l’extérieur du corps au moyen d’un appareil et d’un filtre artificiel appelé dialyseur (ou rein artificiel).
- Cette dialyse est possible grâce à l’installation d’un cathéter veineux central dans une grosse veine à la base du cou ou grâce à la fabrication d’une fistule artério-veineuse (rattachement d’une veine et d’une artère) dans le bras. L’appareil retire le sang par le cathéter ou la fistule et le fait passer dans le dialyseur. Le dialyseur élimine les déchets et le surplus d’eau. L’appareil retourne le sang nettoyé dans la circulation par le cathéter ou la fistule.
- Le sang est nettoyé de cette façon trois fois par semaine ou plus fréquemment chez les jeunes enfants.
- Chaque traitement dure généralement quatre à cinq heures.
- L’hémodialyse pour les enfants est effectuée à l’hôpital; elle peut aussi se faire à domicile mais plus rarement.
Dialyse péritonéale (DP)
- La dialyse péritonéale utilise le péritoine (fine membrane qui tapisse l’intérieur du ventre) pour filtrer et nettoyer le sang à l’intérieur du corps.
- Une solution spéciale (dialysat) est injectée dans la cavité péritonéale par un cathéter installé dans le péritoine. Le sang entourant le péritoine est mis en contact avec le dialysat. Le surplus d’eau et les déchets du sang passent dans le dialysat. Le dialysat souillé (effluent) est drainé à l’extérieur du corps par le même cathéter.
- Les échanges de solutions se font surtout la nuit avec un appareil (cycleur) ou peuvent se faire le jour de façon manuelle.
- La dialyse péritonéale est généralement faite à domicile.
- La dialyse péritonéale a plusieurs avantages :
- donne de l’autonomie et du contrôle dans les soins de l’enfant,
- permet un horaire plus flexible,
- facilite les voyages car peut aussi être effectuée à l’extérieur de la maison,
- exige moins de journées d’absence de l’école et moins de déplacements à l’hôpital,
- permet d’avoir une diète moins sévère,
- permet moins de restriction liquidienne,
- permet un meilleur contrôle de la pression artérielle,
- conserve la fonction rénale résiduelle plus longtemps.
- Avec une surveillance adéquate et de bons soins quotidiens, la dialyse péritonéale est efficace et sécuritaire à la maison. Elle permet à votre enfant de continuer à grandir et à bien se développer.
Comment ça fonctionne?
- Le péritoine est une cavité dans l’abdomen qui tient les organes internes (ex : estomac, intestins, foie) et aide à les maintenir en place. La revêtement du péritoine porte le nom de membrane péritonéale. L’espace entre les organes s’appelle la cavité péritonéale.
- Le péritoine peut se comparer à un ballon gonflable. L’Intérieur du ballon correspond à la cavité péritonéale et les parois du ballon à la membrane péritonéale. Le « ballon » (péritoine) est déformé pour faire le tour des organes internes. La membrane péritonéale contient des millions de vaisseaux sanguins minuscules.
- La membrane péritonéale a plusieurs caractéristiques qui lui permettent d’agir comme un filtre :
- elle est poreuse (remplie de petits trous microscopiques),
- elle est semi-perméable (laisse passer l’eau mais pas les grosses particules comme les globules rouges),
- elle est bi-directionnelle (liquides peuvent passer des deux côtés),
- elle a une grande surface (0,5 à 2 mètres carrés, selon la surface corporelle de l’enfant).
- Le fonctionnement de la dialyse péritonéale est simple. Une solution spéciale (dialysat ou solution de dialyse) est injectée par un cathéter dans la cavité péritonéale. Le sang est séparé du dialysat par la membrane péritonéale. Le sang, contenant des déchets, le surplus d’eau et de sels minéraux, entre en contact avec le dialysat qui ne contient pas de déchets. L’eau et les déchets traversent la membrane péritonéale en passant du sang au dialysat. Le dialysat absorbe les déchets et le surplus de sels minéraux et d’eau du sang grâce à la capacité filtrante du péritoine. Les bons éléments restent dans le sang (ex : globules rouges). Le dialysat souillé (effluent ou liquide de drainage), rempli de déchets, est ensuite drainé par le même cathéter en dehors du corps dans un sac de drainage avant d’être jeté. L’effluent est de couleur jaune comme l’urine.
- La dialyse péritonéale se fait par des échanges. Chaque échange (ou cycle) comprend trois phases :
- phase de drainage : sortie du dialysat souillé (effluent) de la cavité péritonéale vers l’extérieur;
- phase d’infusion : entrée du nouveau dialysat dans la cavité péritonéale;
- phase de stagnation (ou de contact ou d’équilibration ou de stase ou de stabilisation ou de séjour) : période pendant laquelle le dialysat reste dans la cavité péritonéale et le nettoyage du sang se fait; les déchets et le surplus d’eau et de sels minéraux du sang traversent la membrane péritonéale et vont dans le dialysat qui devient progressivement souillé.
- Le volume de dialysat introduit pendant la phase d’infusion dépend du poids ou de la surface corporelle de l’enfant. Selon ses besoins spécifiques, plusieurs échanges doivent être effectués pour enlever une partie des déchets du sang et permettre à l’enfant de se sentir mieux. Ce traitement n’est pas douloureux.
- La filtration du sang par le péritoine se fait grâce à deux processus naturels qui peuvent durer de plusieurs minutes à quelques heures :
- la diffusion : déplacement des déchets à travers une membrane semi-perméable (ex : le péritoine). Les déchets passent d’un milieu où ils sont plus concentrés (ex : le sang) vers un milieu où ils sont moins concentrés (ex : le dialysat) jusqu’à ce qu’il y ait un équilibre des deux côtés de la membrane.
- l’osmose : déplacement des molécules d’eau à travers une membrane semi-perméable (ex : le péritoine) d’une solution où il y a plus d’eau (ex : le sang) vers une solution où il y en a moins (ex : le dialysat), jusqu’à l’obtention d’un équilibre. L’eau traverse d’un milieu moins concenté vers un milieu plus concentré en particules.
- Le dialysat est une solution stérile contenant du sucre (ex: glucose, dextrose), des sels minéraux (ex : sodium, calcium, magnesium, chlore) et une solution tampon (contenant du lactate, du bicarbonate ou du lactate-bicarbonate) à pH acide (5,5) ou neutre (ou physiologique) (7,4).
- Ce sont les grosses molécules de sucre présentes dans le dialysat qui attirent l’eau en surplus dans le sang par osmose. La concentration de sucre dans le dialysat varie selon la quantité d’eau à éliminer. Plus la concentration de sucre est élevée, plus il y a de molécules d’eau dans le sang qui sont attirées dans le dialysat. Au contraire, plus la concentration de sucre est faible, moins il y a de molécules d’eau dans le sang qui traversent dans le dialysat.
- Ce processus s’appelle l’ultrafiltration (UF). On en parle aussi en terme de « balance » qui représente la différence entre le dialysat qui entre dans l’abdomen et le liquide qui en sort
- À la fin d’une séance de dialyse, une balance positive se réfère au dialysat retenu par l’enfant. Par exemple, une infusion de 500 ml avec un drainage de 400 ml correspond à une balance positive de + 100 ml. L’enfant a gardé 100 ml du 500 ml administré. Une balance négative se réfère au dialysat et au surplus de liquide extrait de l’enfant. Par exemple, une infusion de 500 ml avec un drainage de 700 ml correspond à une balance négative de – 200 ml. L’enfant a donc éliminé 200 ml de plus que la quantité de dialysat infusé.
- La concentration en sucre du dialysat est indiquée par la couleur de la tirette à anneau sur le sac :
- blanc : 0.5%
- jaune : 1.36% or 1.5%
- vert : 2.27% or 2.5%
- orange : 3.86% or 4.25%
Le sac dont la tirette à anneau est de couleur violette contient 7,5 % d’icodextrine qui est un polymère de glucose.
- Chaque sac (ou poche) de dialysat possède :
- un port d’injection : permet d’ajouter des médicaments dans la solution,
- un trou de suspension : permet de suspendre le sac,
- un connecteur : permet de connecter le sac à une tubulure pour le traitement,
- une canule (ou un cône) dans la tige du connecteur : le bris de la canule permet à la solution de s’écouler,
- une tirette à anneau : permet de protéger l’extrémité du connecteur; sa forme facilite son retrait pour la connexion du connecteur à une ligne (ou tubulure) pour le traitement.
- Il existe plusieurs sortes de dialysat, de concentrations et de formats variables. Voici ceux qui sont les plus souvent utilisés pour les enfants à la maison :
SORTES DE DIALYSATS
(Source : Baxter International Inc.)
Physioneal™
- Contient du glucose/dextrose en concentration de 1,36%, 2,27% ou 3,86%, du sodium, du calcium, du magnésium, du chlorure, du lactate et du bicarbonate.
- Disponible en sacs de 2,5 et de 5 litres.
- A un pH neutre (7,4).
- Possède deux compartiments contenant des solutions différentes.
Spécificités pour le format de 2,5 litres :
- possède une canule entre les deux compartiments, à briser pour mélanger les solutions.
Spécificités pour le format de 5 litres :
- Possède un petit et un grand compartiment (ou chambre).
- Le port d’injection est situé à l’arrière du grand compartiment.
- Possède deux joints :
- un joint long sépare les deux compartiments; l’ouverture du joint long permet le mélange des solutions.
- un joint court sépare le petit compartiment du connecteur; l’ouverture du joint court va permettre à la solution de s’écouler dans le connecteur.
- Le connecteur est muni d’ailettes: la fermeture des ailettes fait avancer la canule du connecteur pour perforer le sac et permettre à la solution de s’écouler dans la tubulure pour le traitement.
Dianeal™
- Contient du glucose en concentration de 0,5%, 1,5%, 2,5% ou 4,25%, du sodium, du calcium, du magnésium, du chlorure et du lactate.
- Disponible en sacs de 2, 3 ou de 5 litres.
- A un pH acide (5,5).
Extraneal™
- Contient de l’icodextrine (molécule plus grosse que le glucose) en concentration de 7,5% ainsi que du sodium, du calcium et du magnésium, du chlorure et du lactate.
- Disponible en sacs de 2,5 litres seulement.
- A un pH acide (5,5).
- Utilisé une fois par jour pour les longues phases de stagnation.
- La quantité de déchets et d’eau éliminés pendant une séance de dialyse dépend du type et de la concentration de la solution, de la durée de la phase de stagnation et de la capacité de filtration (perméabilité) de la membrane péritonéale. Il arrive que l’équipe de soins recommande un changement de type de dialysat en cours de traitement à cause de certains signes de déshydratation ou de surcharge liquidienne présents chez l’enfant (ex : changement de poids rapide, pression artérielle trop élevée ou trop basse, présence ou non d’enflure, etc.). N’hésitez pas à en discuter avec l’équipe de soins de votre enfant.
- La dialyse péritonéale nécessite l’installation d’un petit tube flexible, le cathéter péritonéal, pour permettre au dialysat d’entrer et de sortir de la cavité péritonéale. Ce cathéter est installé chirugicalement dans le ventre, sur le côté droit ou gauche. Différents modèles de cathéter peuvent être utilisés.
- Le cathéter a une partie externe et une partie interne. Le cathéter possède un ou deux manchons en dacron dans sa partie interne permettant de le stabliser sous la peau et dans la cavité péritonéale. Ces manchons ne sont pas visibles de l’extérieur.
- Le site d’insertion du cathéter (ou site d’entrée ou site du cathéter) correspond à la peau autour du cathéter. La bosse ou la ligne qu’on sent sous la peau, à quelques pouces du site d’insertion du cathéter, correspond au début de la partie interne et porte le nom de « tunnel». Le tunnel correspond au parcours du cathéter sous la peau, partant du site d’insertion jusqu’à la cavité péritonéale.
- L’enfant garde le cathéter en place aussi longtemps qu’il a besoin de dialyse péritonéale (plusieurs semaines, mois ou années). Le cathéter est connecté à un adaptateur en titanium qui, lui-même, est connecté à une extension (ou ligne de transfert). Cette extension est protégée par un capuchon de déconnexion MiniCap entre les séances de dialyse. Le site d’insertion du cathéter est recouvert d’un pansement.
- Il existe deux méthodes de dialyse péritonéale. Chacune a ses avantages et ses inconvénients. Avec votre collaboration, votre équipe de soins identifie celle qui convient le mieux aux besoins de votre enfant.
MÉTHODES DE DIALYSE PÉRITONÉALE (DP)
DP automatisée (DPA)
- Méthode automatisée faite à l’aide d’un appareil (cycleur) avec présence constante ou non de dialysat dans la cavité péritonéale.
- Comporte environ quatre à dix échanges de courte durée la nuit, selon une programmation préétablie dans le cycleur. Des échanges de jour peuvent aussi s’ajouter, selon les besoins de l’enfant.
- Le dialysat est injecté et drainé de la cavité péritonéale de façon automatique par le cycleur.
- Ce type de dialyse péritonéale est le plus fréquemment utilisé à domicile pour les enfants.
Plusieurs types de programmation sont possibles. Les plus fréquemment utilisés sont :
- DP cyclique continue (DPCC) : Aux échanges la nuit, s’ajoute un échange plus long le jour. Le cycleur est déconnecté le matin au réveil; du dialysat reste dans la cavité péritonéale pendant la journée. Le soir, au coucher, l’effluent est drainé après la connexion au cycleur pour la nuit.
- DP intermittente (DPI) : Un drainage est effectué le matin. La cavité péritonéale reste donc vide durant la journée.
DP continue ambulatoire (DPCA) ou DP manuelle
- Méthode manuelle avec présence constante de dialysat dans la cavité péritonéale.
- Comporte habituellement quatre échanges par jour, à intervalles réguliers : matin, midi, fin d’après-midi et au coucher. La phase de stagnation est plus longue la nuit.
- Le dialysat entre et sort de la cavité péritonéale par gravité.
- Ce type de dialyse est peu fréquent à domicile chez les enfants. Il est surtout utilisé en cas d’urgence lorsque le cycleur ne fonctionne pas.
- L’équipement nécessaire à la dialyse péritonéale automatisée comprend plusieurs accessoires :
ÉQUIPEMENT POUR DIALYSE PÉRITONÉALE AUTOMATISÉE (DPA)
(Source: Baxter International Inc.)
Cycleur
- Il existe différents modèles de cycleur (ex : HomeChoice, HomeChoice ProMC ).
- Certains modèles permettent l’utilisation d’une carte mémoire pour l’enregistrement des données.
- Le levier (ou poignée) du cycleur permet de vérouiller et de déverouiller la porte derrière laquelle est installée la cassette du dispositif pour cycleur.
Dispositif pour cycleur avec cassette ou Dispositif de DPA
Contains several parts:
- Cassette : possède deux compartiments distincts; un sert à mesurer la quantité de dialysat infusée et l’autre la quantité d’effluent drainée.
- Présentoir permet le regroupement des tubulures dans un ordre déterminé pour leur usage.
- Lignes (ou Tubulures) :
- ligne échantillon : est en Y avec la ligne de drainage; sert à connecter le sac d’échantillon au besoin; a une pince blanche.
- ligne drainage : installée à l’extrême droite du présentoir; sert à connecter le sac de drainage; n’a pas de pince.
- ligne réchaud : sert à connecter le sac déposé sur le réchaud (sac vide ou plein); a une pince rouge.
- lignes poches (ou lignes sacs) : servent à connecter les sacs de dialysat pour toute la durée du traitement, au besoin; ont des pinces blanches.
- ligne dernière injection : sert à connecter le dernier sac de dialysat pour utilisation de jour si la sorte de solution est différente des solutions utilisées la nuit; peut aussi servir de ligne poche supplémentaire si le même dialysat est utilisé pour tout le traitement; a une pince bleue.
- ligne patient : installée à l’extrême gauche du présentoir; permet de connecter l’enfant avec l’extension du cathéter pour le traitement; a une pince blanche.
- L’extrémité de chaque ligne est protégée par un capuchon protecteur.
- Le modèle de dispositif utilisé pour la dialyse péritonéale est spécifique aux enfants. Par contre, quand le volume de dialysat à injecter est ≥ 1000 ml, votre équipe de soins peut vous suggérer d’utiliser le modèle pour adulte.
- L’extrémité de la ligne patient est différente entre les deux modèles :
- l’extrémité de la ligne patient du dispositif pédiatrique (pour enfant) couvre entièrement l’extrémité de l’extension du cathéter lorsque connectée;
- l’extrémité de la ligne patient du dispositif pour adulte ne couvre que partiellement l’extrémité de l’extension du cathéter lorsque connectée; certaines équipes de soins recommandent d’installer une coquille de protection avec povidone iodée pour protéger la partie exposée de l’extension.
Extension à 5 branches ou rampe à 5 embouts (communément appellé « Manifold » ou pieuvre)
- Permet de connecter des sacs de dialysat supplémentaires si les 2 lignes poches ne sont pas suffisantes.
- Chaque branche possède une pince et son extrémité est protégée par un capuchon protecteur.
Sac de drainage
- Recueille l’effluent.
- Possède une tubulure munie d’un perforateur protégé par un capuchon protecteur.
- Cette tubulure se connecte à la ligne drainage du dispositif pour cycleur avec cassette.
- Possède un port de drainage pour vider l’effluent; il est protégé par un capuchon protecteur.
Sac d’échantillon
- Recueille l’échantillon d’effluent.
- Possède une tubulure protégée par un capuchon protecteur.
- Cette tubulure se connecte à la ligne échantillon du dispositif pour cycleur avec cassette.
- Possède un port d’échantillonnage pour retirer l’effluent avec une seringue.
Sac vide
- Installé sur le réchaud au besoin.
- Est utilisé quand l’enfant a besoin d’un mélange de dialysats avec différentes concentrations et de petits volumes infusés par cycle.
Pince de dialyse
- Permet de clamper le cathéter en cas d’urgence, s’il y a déconnexion ou bris du catheter.
Selon les recommandations de votre équipe de soins, peut être aussi utilisée pour :
- sécuriser la fermeture de la tubulure du sac de drainage par laquelle est drainé l’effluent;
- clamper les tubulures de l’extension à cinq branches et les lignes poche non connectées à un sac de dialysat pendant le traitement.
- Référez-vous à votre équipe de soins pour :
- le type de solutions de dialyse à utiliser,
- la fréquence des échanges à effectuer,
- le fonctionnement du cycleur, si pertinent.
- La dialyse péritonéale ne peut malheureusement pas remplacer tout ce que font les reins en santé. L’enfant doit donc suivre une diète spécifique et prendre des vitamines et des médicaments selon les recommandations de son équipe de soins.
Votre équipe de soins est disponible pour superviser les soins fournis à votre enfant, assurer le bon fonctionnement de l’équipement et vous faire des recommandations au besoin.
Référez-vous à votre équipe de soins si le matériel utilisé à la maison est différent de ce qui est présenté dans cette section et décrit dans les méthodes de soins.